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Marchés : Où se cache l’inflation, si elle existe ?

27 Avr. 2021 6 min de lecture

Performance des marchés depuis le début de l’année : retour aux niveaux d’avant crise et du gel de l’économie pour cause de pandémie. Le CAC40 repasse au-dessus des 6000 et le S&P500 franchit le seuil des 4000 points. Alors que l’indice S&P 500 a franchi le seuil des 4000 points et que les bons du Trésor américain ont connu leur plus mauvais trimestre depuis 1980 les investisseurs chercheront à rééquilibrer leur portefeuille pendant l’année tout en les « verdissant ». Ce rééquilibrage est donc susceptible d’engendrer de nouvelles sautes de volatilité dans les prochains mois, même si celle-ci a sensiblement baissé depuis le début de l’année ; méfiez-vous de l’eau qui dort.

La température des marchés : la volatilité depuis début 2021 a baissé de 25%

De son côté, la vaccination avance à marche forcée pour espérer une réouverture des économies, au moins partielle cet été. Non, comme l’illustre le graphique ci-dessous, les pays européens ne sont pas nuls même si trop lents. On s’interrogera plutôt sur les taux de vaccination en Russie et en Chine. Deux pays qui ont fait de la distribution des vaccins hors de leurs frontières un instrument géopolitique de dépendance.

Source : BlackRock Institute

Que font les Américains de l’argent du plan de relance? Ils assainissent leurs finances personnelles, préparent leur retraite et sont fin prêts à consommer à nouveau dans un pays où l’élasticité de l’emploi est maximale.

Les Américains, amoureux de l’endettement – « why save when you can borrow? » – ont toutefois mis à profit cette manne du stimulus pour rembourser une partie de leur dette. Bonne nouvelle, ce sont les ménages aux revenus modestes qui s’en sont préoccupés en premier lieu, ces mêmes ménages qui sont les plus enclins à se remettre rapidement à consommer, en renouvelant en particulier leurs biens de consommation durables. La reprise de la consommation est plus lente chez les plus hauts revenus qui ont continué à nourrir l’épargne et donc les investissements en bourse pour s’assurer un complément de retraite confortable.

Et après ? Lorsque les économies vont rouvrir et la consommation devenir possible, certains Américains ou Européens, dans un mouvement de « revenge shopping » utiliseront sans doute une partie de cette épargne accumulée. On pourrait s’attendre, surtout aux États-Unis à des cessions des parts de portefeuilles qui ont le mieux performé pour refinancer la consommation, la relance et l’emploi. Au passage, les administrations fiscales se réjouiront des taxes ainsi perçues sur les plus-values sur valeurs mobilières. (15% aux Etats-Unis, le double en France quelle que soit la durée de détention du titre). Finalement l’inflation des actifs financiers pourrait s’écouler en partie dans la consommation si, et seulement si, la demande se tend brutalement.

Ne pas oublier toutefois que la sortie graduelle de la pandémie va nous faire retrouver nos bons vieux risques habituels. A commencer par l’excès d’optimisme…qui sera tempéré par des hausses, des chocs de volatilité. Puis, déjà flagrantes, les tensions géopolitiques pour tester l’administration Biden, en mer de Chine et à la frontière indienne, ainsi que l’accès aux matières premières: terres rares, cuivre… Et enfin la « hausse » de l’impôt sur les sociétés américaines, réduisant leurs marges.

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