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Observatoire des passifs sociaux du CAC 40 : les chiffres-clés de 2023

17 Juin. 2024 6 min de lecture

L’analyse détaillée des documents d’enregistrement universels des Groupes du CAC 40 donne un aperçu des enjeux financiers liés à l’évaluation et à la comptabilisation des passifs sociaux de ces entreprises à l’échelle mondiale.

Ces passifs sociaux découlent de divers avantages offerts aux salariés ; mais il s’agit en grande majorité d’avantages postérieurs à l’emploi assimilés à des régimes de retraite à prestations définies.

En cumulé, les engagements de retraite (appelés aussi DBO pour Defined Benefit Obligation dans la norme IAS 19) des entreprises du CAC 40 s’élèvent à 174 Mds € (+2% par rapport à 2022). L’engagement moyen est de 4,3 Mds €, allant de 12 Millions € pour Unibail-Rodamco-Westfield à 26 Milliards € pour Stellantis.

Cette relative stabilité globale des engagements retraite est en ligne avec celle observée pour les taux d’actualisation depuis la dernière clôture :

  • -20bp sur la zone €,
  • +20bp au UK,
  • -10bp aux US.

En moyenne, les entreprises du CAC 40 préfinancent 76% de leurs engagements via des actifs de couverture. Mais les pratiques en matière de préfinancement de ces engagements sont toujours très variables : Les taux de couverture vont de 11% pour Orange à 98% pour Pernod Ricard.

Les provisions comptables, égales à la différence entre les engagements et les actifs de couverture, sont significatives : elles représentent au global 3,6% des capitaux propres des groupes du CAC 40 (contre 3,7% en 2022).

Les impacts en compte de résultat et en « cash » de ces régimes sont également des enjeux financiers majeurs pour les entreprises :

  • La charge IAS 19 annuelle moyenne a augmenté de 121 M € en 2022 à 158 M € en 2023. Cette hausse est principalement portée par 4 entreprises ayant enregistré soit des crédits des services passés significatifs en 2022, soit des coûts des services passés significatifs en 2023 (modifications de régime, plans de départs volontaires). On peut citer par exemple :
    • L’amélioration de certains pension plans en Amérique du Nord pour Stellantis,
    • Des plans de départs volontaires pour Stellantis,
    • L’externalisation du Pension Scheme au UK pour Thales.
  • Le poids médian de la charge IAS 19 dans le résultat net des entreprises du CAC 40 est de 2,4% en 2023, contre 2,3% en 2022.
  • Les prestations annuelles (paiement « cash » par l’employeur ou le fonds de couverture) représentent 10,4 Mds € à l’échelle du CAC 40. En moyenne, ces paiements représentent 3,4% des coûts du personnel.

Conscientes des enjeux, les directions financières de ces grands groupes poursuivent leurs réflexions en matière de réduction des risques, en France et à l’International : externalisation de certains risques, transformation de régimes, réassurance, « risk-sharing », transaction « cash », …

Pour tenter d’améliorer encore davantage leur bilan (provisions, p&l et cash-flows), les entreprises doivent actionner certains leviers, au passif comme à l’actif :

  • Les hypothèses sous-jacentes à l’évaluation des passifs doivent être suivies et régulièrement mises à jour. Des hypothèses trop prudentes peuvent accroitre de façon significative les provisions à passer et les charges annuelles (p&l).
  • Du côté des actifs de couverture, il est indispensable de suivre en continu les performances de chaque support, ainsi que de suivre l’adéquation des placements avec la durée moyenne du passif. Ces actions permettent de valider les décisions prises ou d’effectuer des arbitrages, dans l’optique de maximiser les performances financières des actifs de couverture.
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