Exemple : Où en sommes-nous de la réforme des retraites ?
Depuis le début de l’année, les marchés actions caracolent mais on commence à constater que les statistiques d’activité sont devenues bien moins encourageantes : les « surprises » économiques reviennent en dessous des attentes. Même le sacro-saint consommateur américain est moins dépensier depuis le début du 2ème trimestre.
De moins en moins de bonnes surprises économiques
Sur les taux, nous sommes passés d’une aberration à une autre. De l’aberration des taux négatifs pendant près de 8 ans à celle que nous vivons actuellement des taux à court terme supérieurs aux taux à long terme.
Prêter à long terme n’est pas récompensé. En ce sens, la courbe des taux reste encore à être normalisée. Vraiment.
Taux USD
Source : UBS
Que nous dit cette inversion de courbe ? Que ce ne sont pas seulement les conditions de crédits qui se sont réduites mais plus précisément la demande de crédit qui s’assèche. Ce qui n’est pas bon signe pour l’investissement et donc pour la croissance. Les industriels américains, et en particulier les PME, deviennent attentistes, ne s’endettent pas et trouvent une meilleure rémunération de leur trésorerie à court terme. Or, ce sont les PME qui sont toujours les premières créatrices d’emplois. Si elles n’investissent plus, ont moins de projets et de commandes, alors l’emploi va souffrir…et M. Powell sera content.
Enquête de la Fed sur les conditions de crédit : demande de la part des entreprises
Rajoutons là-dessus un peu de psychodrame sur le plafond de la dette du pays le plus endetté au monde et voilà du stress sur la courbe des taux américains, et son échéance de juin. Le sujet doit être bouclé au 1er juin, sachant que ce plafond a déjà été relevé 78 fois. Historiquement, Républicains et Démocrates ont les uns comme les autres augmenté ce plafond, le prétexte étant surtout utilisé pour négocier de manière très serrée d’autres sujets ou projets de loi.
US Statutory Debt Limit Size by Government Party Control
Côté Français, ne boudons pas une bonne nouvelle : le taux de chômage en France est au plus bas depuis 1982. Pour qu’il se maintienne à ce bon niveau, tout va dépendre du secteur de la construction très productif d’emplois. S’il subit un ralentissement trop violent à cause de la hausse des taux, le chômage pourrait alors repartir à la hausse. Dans le bâtiment, nous avons devant nous 7,1 mois de carnets de commandes bien remplis, pas plus. Bref, de quoi terminer l’année 2023.
Comparée aux Etats-Unis, cette baisse du chômage français a une origine plus saine. Elle est bien consécutive à la création de postes, alors qu’aux Etats-Unis elle est davantage consécutive à une baisse de la population active disponible à l’emploi.
Chômage et croissance des salaires dans la zone euro
Source : JP Morgan AM
L’éruption de l’inflation n’a peut-être pas dit son dernier mot et il ne faut pas s’attendre à ce qu’elle revienne à ses niveaux pré Covid. Désormais, il faudra plutôt s’habituer à une inflation de 3% à 4% pour financer, entre autres, la très urgente transition énergétique.
Evolution du taux d’inflation de la zone euro
Par ailleurs, la géopolitique nous montre un monde de plus en plus bipolaire US/Chine, ce qui va conduire à des chocs d’offres plus fréquents auxquels il faudra aussi s’habituer. Et donc à des coups de fièvre inflationniste plus fréquents. Nouveau monde.
Autrement dit, l’inflation aussi, va devenir un indice de plus en plus volatil. Ce qui limite un peu la valeur indicative du swap inflation, le « 5 ans dans 5 ans ».
Et bien évidemment, cette tension géopolitique va aussi se jouer sur le terrain des devises pour s’affranchir de l’hégémonie du dollar et, dans une moindre mesure de l’Euro. L’évolution du volume d’échanges en Yuan (CNY) et en Roupie indienne (INR) va devenir un indicateur intéressant, notamment en Asie du Sud-Est mais aussi en Afrique.
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